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Critiques Films

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1980  
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 16:44

Le monde des églises chrétiennes évangéliques est mal connu en France et en Europe. C’est pourtant un secteur religieux des plus actifs, qui connaît une progression impressionnante dans le monde entier (environ 19 millions de nouveaux membres par an), et notamment dans les pays en voie de développement. Bien que composé d’une grande diversité de courants, souvent apolitiques, il a souvent, depuis les années Reagan, été associé aux mouvements de la « droite chrétienne » (Christian Right), et notamment aux néo-conservateurs américains qui accompagnent l’administration de George W. Bush, qui s’est d’ailleurs lui-même présenté comme un ‘born again christian’, autrement dit un évangélique.

En 2006, le président Bush décide de nommer à la cour suprême des Etats-Unis Samuel Alito, catholique censé être proche des convictions de ces milieux (notamment sur l’avortement), en remplacement d’un juge réputé comme modéré, déclenchant une polémique.

C’est dans ce contexte que Rachel Grady et Heidi Ewing vont réaliser ‘Jesus Camp’, documentaire sur Becky Fisher, pasteur pentecôtiste du Dakota du Nord qui organise tous les ans ‘Kids on Fire’ (‘Enfants en Feu’), camp d’été pour enfants. Durant quelques jours, elle y accueillera des jeunes (à partir de cinq ans), garçons et filles, éventuellement accompagnés de leur famille, pour une retraite au cours de laquelle elle pourra les éduquer suivant ses convictions.

Grady et Ewing nous initient ainsi à un monde très particulier, où politique, pseudo-science, propagande de tout poil et thématique guerrière sont intimement mêlées. Levi, Rachael et Tory, les trois enfants suivis plus particulièrement, baignent dans cet univers décalé de la norme, quelquefois tragiquement comique, souvent effarant, voire effrayant. De par leurs milieux familiaux, âgés d’une douzaine d’années environ, l’un se destine à devenir pasteur et compte déjà plusieurs ‘prêches’ à son actif, l’autre est une fan de ‘heavy metal chretien’ et s’inquiète des plaisirs de la chair associés à la danse, tandis que la troisième, prosélyte exemplaire, distribue un peu partout des tracts aux personnes qu’elle rencontre. Leur participation à cette retraite nous plonge dans leurs ratiocinations de tous ordres : innocuité du réchauffement climatique, créationisme, dénonciation du culte d’Harry Potter (qui aurait dû être mis à mort suivant les préceptes de la bible), lutte contre l’avortement... Le burlesque le dispute au pathétique.

Le plus étonnant est l’attitude du pasteur Fisher, organisatrice du camp au centre du documentaire. Cette petite bonne femme rondouillarde expose benoîtement à la caméra l’endoctrinement aboutissant à la formation de ce qu’elle considère comme la future élite pentecôtiste. Elle n’hésite pas à présenter son stage comme la réplique, inoffensive à ses yeux, aux camps d’entraînements des kamikazes du Proche-Orient. Et pour former les participants de l’Armée de Dieu, comme elle l’appelle, c’est un véritable spectacle destiné à marquer les esprits qu’elle met en scène, avec orchestre pour rythmer les prêches, jouets et accessoires pour en être les supports (car l’image est toute-puissante maintenant, particulièrement chez les jeunes), et séances d’imposition des mains, toujours impressionnantes il est vrai pour un néophyte.
On est loin d’un idéal de structuration d’esprits critiques. La frontière entre éducation et manipulation est allègrement franchie, mais la sincérité du pasteur Fischer est totale dans son exposé, ce qui n’est d’ailleurs guère rassurant.

Les réalisatrices revendiquent une objectivité aussi complète que possible dans leurs portraits. On peut en douter, vu les tentatives un peu alambiquées de rapprochement de certains acteurs avec George W. Bush.  Elles se défendent néanmoins d’avoir tiré une caricature du mouvement pentecôtiste, ou d’une partie de celui-ci. Il est d’ailleurs intéressant de relever que les familles impliquées dans le documentaire ont accordé un satisfecit au produit final après avoir demandé (et obtenu) quelques retouches mineures, ne réalisant sans doute pas l’impact qu’il aurait en-dehors de leur univers très tourné sur lui-même : après la sortie du film, le camp a en effet été fermé jusqu’à nouvel ordre à la suite de déprédations...

Dans quelle mesure ces personnes sont-elles représentatives d’un élan politico-religieux de l’Amérique profonde ? Difficile à dire, et le film, malgré tout son intérêt, n’apporte malheureusement pas de réponse directe à cette question. Une interview un peu moqueuse du pasteur Ted Haggard (plus tard impliqué dans un scandale sexuel, mais c’est une autre histoire) laisse bien penser qu’elles sont très marginales, mais aucun chiffre n’est donné.

Les mérites de ce documentaire sont autres : outre l’aspect de curiosité du phénomène, nous montrer comment vit un microcosme semi-clos et réfractaire aux idées les plus répandues, comment les enfants peuvent en être les victimes comme les vecteurs, et nous interroger : que seront-ils devenus dans 20 ans ?

Note : 13/20


Jesus Camp sur imdb
Blog des parents de certains enfants filmés dans le documentaire

Article repris sur
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 17:58
Suspendu dans les airs,  il passe sous son aile,
Mirage sur les eaux, paisible et éternel
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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 12:41
Nouveau film rassemblant de grands noms du cinéma français, ‘Le Prix à payer’ nous raconte la triste histoire de deux couples en perdition.
Jean-Pierre Ménard (Christian Clavier) est un homme d’affaire riche, très riche, mais malheureux, car sa vie affective (et sexuelle) n’est pas ce qu’il voudrait. Odile (Nathalie Baye), sa femme, passe son temps à courir les magasins de luxe, mais ne lui voue qu’une tendresse de surface. Le chauffeur de Jean-Pierre, Richard (Gérard Lanvin), explique alors les choses à son patron : les femmes, ce qui les intéresse, le focus de leur existence, c’est évidemment l’argent et la vie facile. La preuve, sa propre compagne, Caroline (Géraldine Pailhas), tente une carrière d’écrivain (autant dire qu‘elle ne fait rien) pendant que lui trime à plein temps. Jean-Pierre, éclairé par ce discours, décide donc de couper les vivres à Odile si celle-ci ne lui rend pas la dose d’affection à laquelle il a droit.
S’ensuit un laborieux mélange de gags et de situations rocambolesques sensées susciter l’hilarité et aboutir à une morale plus ou moins rassurante.
On espérait un semblant de réflexion ou d’amusement, un esprit acide était revendiqué : on se retrouve avec un sketch extrait de ‘La Guerre des Roses’ de Danny DeVito, interminablement étiré sur plus de quatre-vingt-dix très longues minutes. Là où ce dernier film provoquait une jubilation caustique, ‘Le Prix à Payer’ sombre dans une forme d’action lente. Les traits sont pesamment appuyés, les acteurs ne sortent pas de leurs stéréotypes, la richesse potentielle de certains personnages (les enfants des couples par exemple) reste inexploitée, les dialogues sont lourds et convenus. Qu’ont Jean-Pierre et Odile à faire ensemble ? Qu’est-ce qui les lie encore ? Le mystère reste entier.
Au bout de quelques minutes, on regarde le décor et on imagine ce qu’il aurait fallu faire pour rendre le tout un peu intéressant.
Plus que la fable piquante et enjouée qu’elle se voudrait être sur le temps qui passe et qui use, ou bien sur les relations troubles entre l’amour et l’argent, cette réalisation est un symbole de la perversion d’une partie du système de financement du film français.
Etant donné le niveau dérisoire de l’intrigue, il est facile de s’imaginer les atouts qui ont pesé dans la balance pour lancer le projet et attirer Studio Canal et TF1 en co-production.
‘Bankable’, tout le principe est là. Prenez quelques vedettes éprouvées de l’écran français dont le nom est devenu une rente à la suite de succès plus ou moins mérités mais populaires, donc rémunérateurs, ajoutez-y un vague prétexte de scénario, agitez-le tout dans un dossier de financement certainement très bien léché, et voilà, le tour est joué, roule ma poule !
Le reste n’est plus qu’accord des emplois du temps surchargés des uns et des autres, vague plâtrage de maquillage çà et là, récitation du texte plus ou moins appliquée (mais les efforts des uns et des autres étant complètement décalés, tous semblent mauvais), impression de la pellicule, et distribution des copies.
Oui, ils auront accès aux télévisions en prime-time la saison de la promotion venue. Oui, le film est (enfin on l’espère pour lui) déjà amorti par ses pré-ventes aux circuits de télévisions. Oui, ses acteurs ont participé à de bien beaux projets dans le passé...
Reste que la déception est grande sur celui-ci.

Note : 03/20 (à peu près)

Le Prix à Payer sur imdb
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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 15:29

Le précédent long métrage réalisé par Michel Spinosa, La Parenthèse Enchantée, nous amenait à un univers nostalgique poétique et vivant. Sept ans plus tard, Spinosa revient à la mise en scène avec un film d’un tout autre acabit, ‘Anna M.’. Tenter de décrire les affres d’une psychotique, les faire partager aux spectateurs, voilà ce qui est tenté ici.

L'histoire d'abord: Anna (Isabelle Carré) est une jeune femme timide et solitaire. Sa vie tranquille se partage entre la bibliothèque dans laquelle elle travaille en reliant de vieux livres et le petit appartement qu’elle habite avec sa mère et son chien. Une existence qui lui est sans doute trop paisible, puisqu’elle se jette un soir sous une voiture qui passe à toute vitesse sur un boulevard. Emmenée à l’hôpital, elle se lance alors à corps perdu dans un amour à sens unique pour son médecin, le docteur Zanevski (Gilbert Melki). Rapidement son équilibre mental déjà fragile se détériore, et les hallucinations succèdent aux visions et aux délires. Persuadée qu’elle est d’être face à celui qu’elle a attendu si longtemps, elle transforme en enfer la vie de sa victime et de la femme de celui-ci (Anne Consigny).

Ce long métrage peut être regardé comme une étude de cas psychiatrique d’un ton similaire à celui que l’on trouve dans la littérature médicale. Le titre évoque d’ailleurs immanquablement, outre le jeu de mots ‘M.’-aime, la célèbre Anna O., dont le cas est exposé dans ‘Etudes sur l’hystérie’ de Sigmund Freud et Joseph Breuer.
Les états psychologiques typiques de l’érotomanie par lesquels transite la pauvre Anna M., dans la même optique de description clinique, sont soulignés tout au long du film et structurent le récit: illumination, espoir, dépit, et enfin haine. Il semble que le metteur en scène se soit inspiré de la passionnante thèse de Lagache (‘La jalousie amoureuse’) pour établir son scénario.
Mais cette volonté affichée de décrire objectivement un cas est rapidement dépassée par les interactions entre personnages, mis en valeur par le jeu des acteurs, et tout spécialement celui d’Isabelle Carré.
En effet, celle-ci parvient à incarner Anna avec une telle vérité que la distance qui se crée d’ordinaire entre le lecteur d’une étude dépeignant un sujet donné, qui plus est en état de perdition psychiatrique, et le sujet en question, s’efface par moments pour laisser la place au doute. Dans quelle mesure les réactions extrêmes d’Anna sont-elles légitimes ? L’amour ne donne-t-il pas tous les droits, ne permet-il pas toutes les folies dans l’idéal romantique dès lors qu’il est sincère? Jusqu’où est-il permis lutter pour conquérir celui ou celle qu’on aime ? Si le médecin cédait à ses avances, le cauchemar ne tournerait-il pas au conte de fée ?
Anna oscille désespérément entre cette hypothétique et attendrissante légitimité et la folie furieuse dans laquelle ses hallucinations la plongent, de plus en plus pathétique à mesure qu’elle s’enferme dans ses délires douloureux. Personnage attachant et repoussant, elle offre un rôle difficile à Isabelle Carré, mais celle-ci réussit à nous faire partager la plupart de ses douleurs.

Spinosa tente d’accrocher à sa description un mysticisme qui reste incertain, et quelques tentatives de mise en scène sans doute trop audacieuses tournent mal (dans les cauchemars de la malheureuse Anna par exemple), mais beaucoup de scènes sont de véritables bijoux : le dialogue entre la patiente et son psychiatre (François Loriquet) pour décider de la fin de son internement, danse du chat et de la souris. De même Eleonore, la collègue d’Anna (Gaëlle Bona), est un véritable ange - rayon de soleil qui transfigure à son insu la vie de notre égarée.

Au final un film inégal donc, pas totalement abouti, mais à voir malgré tout pour les acteurs et leur direction, les moments magiques qu'il contient, et les questionnements intérieurs qu’il ne manquera pas de susciter.

Note : 12,5/20
Anna M. sur imdb

 


 


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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 11:46
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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 00:13

Rappelez-vous les années 70. Les deux blocs se font face, la guerre du Vietnam se termine, et dans les salles obscures une meute de zombies déferle sous la houlette de George A. Romero.

Eh bien environ 25 ans plus tard, accompagnant le courant de nostalgie qui surfait alors sur ces années-là, Zack Snyder, futur réalisateur du récent 300, sortait un remake d’un des films les plus célèbres du vieux maître (enfin pas si âgé, 67 ans), Dawn of the Dead.

L’intrigue tient en une ligne : un groupe hétéroclite d’américains se retranche dans un centre commercial, assiégé par les mort-vivants.
Romero en avait fait, consciemment ou non, un sujet de réflexion, une satire de la société US, dans laquelle les zombies représentaient les consommateurs passifs, moutons destructeurs de ce qui fait la ‘vraie vie’. Le message était percutant, même si les bouts de ficelle et l’atmosphère d’improvisation générale du film laissaient un peu à désirer en ce qui concerne ses qualités esthétiques. L’essentiel n’était pas là.
Zack Snyder, en le reprenant, en fait un film où la qualité technique de la réalisation, si elle est privilégiée, ne gâche pas non plus la réflexion déjà présente dans l’original.

Dawn of the Dead est donc d’abord un excellent film de genre. Qualité du maquillage et effets spéciaux sont au rendez-vous et raviront les amateurs. A leur intention, les clins d’oeils et références aux modèles du genre abondent pour mieux les séduire. Mais le spectacle ne leur est pas uniquement réservé.
DawnOf2.jpgL’atmosphère est totalement prenante. Les quinze premières minutes du film (générique compris) sont absolument à ne pas manquer. L’apocalypse s’y déclenche par surprise sur notre petite planète bien paisible, convaincante et terrifiante.
Le reste est à l’avenant. Les mort-vivants ont gagné en rapidité par rapport à la tradition. Ceci ne gâche rien, mais suscite au contraire des pics de tension chez le spectateur agrippé à son fauteuil. Reste heureusement l’aspect gore, la bêtise, l’appétit et la multitude chez ces vilaines bestioles, autant de traits essentiels à la terreur qu’ils sèment chez les derniers hommes ‘libres’.

L’encre a beaucoup coulé sur la vision politique du monde qui avait mené Romero à imaginer la dégénérescence du monde capitaliste sous la forme du retour des morts à la (presque) vie.
DawnOf1.jpgDans cette version, Zack Snyder pousse la critique plus loin en nous détaillant les attitudes des derniers hommes assiégés dans une forteresse de luxe. Défendre son petit chez-soi, se livrer à des orgies certes amusantes mais finalement stériles, élaborer des stratégies peut-être tout aussi stériles pour échapper à un raz-de-marée inéluctable… Comme dans la plupart des films du genre, la vision est pessimiste mais révélatrice.

Quelle sera la menace qui engloutira notre mode de vie ?
Celles-ci ne manquent pas. L’intégrisme religieux ? Les errements de la science ? Les déséquilibres économiques mondiaux ? Des pistes sont esquissées. Mais quelle que soit ce danger, la leçon est claire : un centre commercial ne peut y apporter qu’un antidote temporaire.

 

Note : 15,5/20

 

 


Autres films de Zack Snyder chroniqués dans ce blog:

Sucker Punch (2011)

300  (2007)

Dawn of the Dead sur imdb

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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 18:09

Clint Eastwood tente un diptyque original avec ‘Flags of our Fathers ‘ et ‘Letters from Iwo Jima’. Il relate dans ces deux opus la bataille d’Iwo Jima vue des deux parties en présence : américains et japonais.
‘Letters from Iwo Jima’ est la vision japonaise du conflit.
Un américain tente donc de raconter dans un film tourné en japonais (la mode, décidément, est aux sous-titres… cf. l’Apocalypto de Mel Gibson) une guerre pas si vieille que ça à des spectateurs du monde entier, compatriotes et anciens ennemis. Autant dire que l'ancien acteur ne s’attaque pas à une tâche des plus simples.

Difficile en effet pour un réalisateur américain de représenter un combat si célèbre du point de vue d’un adversaire sans risquer le barbarisme.
Ardue également pour un spectateur européen la tentative de juger de la vraisemblance de cette représentation. Les japonais ont nombre de stéréotypes sur le dos, qui rendent cet effort compliqué. Ici on croira voir une caricature dans ce qui n’est que la retranscription de la réalité, et là la lisibilité du scénario, l’incarnation des personnages entraîneront inévitablement des simplifications qui passeront inaperçues parce qu’habituelles pour un occidental, mais pourront choquer un japonais au fait de la chose.

Mais l’histoire, d’abord : Iwo Jima est une île volcanique située à environ 1100 kilomètres au sud de Tokyo. En 1945, une base aérienne nippone s’y trouve qui, si elle est capturée par les américains, leur permettra de bombarder l’archipel ennemi tout à loisir. Etape suivante logiquement de leur progression dans le pacifique, c’est aussi et surtout un symbole fort : première île du territoire japonais à être envahie, sa conquête sera un coup terrible au moral des japonais et fournira aux experts US une évaluation des efforts à fournir pour écraser le pays tout entier. Les deux ennemis sont conscients des enjeux, et feront tout pour en faire un exemple.
Face à l’impressionnante puissance de la machine de guerre américaine, le Japon épuisé rassemble donc 22,000 hommes qui s’enterrent dans l’île. Du 19 février au 25 mars 1945, ils la défendront jusqu’au bout, sans support naval ni aérien, infligeant de lourdes pertes aux marines. Ne resteront que 216 survivants prisonniers à l’issue de combats acharnés.

Eastwood nous fait  vivre à la perfection cette bataille par un fil somme toute classique, en suivant plus particulièrement deux personnages, l’un tout en haut de la hiérarchie, l’autre au plus bas. Un troufion plutôt défaitiste et tire-au-flanc, Saigo (Kazunari Ninomiya), boulanger de métier, croisera et recroisera donc l’officier nippon en charge de la défense de l’île, le général Kuribayashi (Ken Watanabe, déjà remarqué dans ‘Memoirs of a Geisha’ et ‘The Last Samurai’), du début à la fin de la narration.
L’action est bien filmée, la guerre présente, les faits relatés avec suffisamment de précision pour éviter les contresens, tout en conservant la vérité historique. Par la qualité de la reconstitution, l’excellent jeu des acteurs, la magie du cinéma opère, et nous réussissons à passer de l’autre côté : nous croire un moment, nous aussi, pris au piège.

Mais au-delà de l’intérêt narratif de la reconstitution, le réalisateur propose d’aller plus loin dans la réflexion. Il nous fait suivre des hommes qui sont dans une situation extrême : ils savent en effet presque depuis le début qu’ils sont condamnés à mourir. Il serait alors facile de tomber dans le culte du héros, comme ils y sont encouragés. Mais dès les premières scènes, les soldats réalisent que la guerre n’est pas belle, et que la majorité des problèmes auxquels ils feront face seront bien terre à terre. Comme si l’ennemi ne suffisait pas, la dysenterie, les ordres contradictoires, les brimades, les stratégies inutilement suicidaires sont autant de dangers supplémentaires pour l’individu qui n’ont rien d’exaltant.
Face à une pression physique et psychologique intense (l’aperçu des méthodes de la police japonaise et de la propagande parle de lui-même), le désespoir des condamnés se traduit par des formes multiples et extrêmes, mais toutes bien humaines. Bêtise, veulerie, arrogance, terreur mais aussi courage, sacrifice, héroïsme anonyme et intelligence sont partout, chez les américains comme chez les japonais. Nous n’assistons plus à l’affrontement d’un pays de gentils contre un autre de méchants, comme les politiciens de chaque bord voudraient le faire croire, mais au déballage d’un vaste échantillon de tentatives d’échapper à une mort annoncée. Ceci, les soldats sur place ne le voient pas malheureusement comme nous. La stupéfaction d’une escouade de japonais ayant capturé un marine blessé est éloquente. Ils s’attendent à un monstre, ils croisent un camarade malchanceux.

Le cinéaste nous montre que dans de telles circonstances, les différences culturelles peuvent voler en éclat, et que non, la vérité humaine, mis à nu, ne découle pas de son drapeau. Ces futurs soldats inconnus, pris dans une nasse de certitudes, de contraintes stratégiques et de fatalité ne sont après tout que des hommes parmi les hommes.
L’intérêt et la morale de l’exercice étaient là : passant par-dessus les vieux antagonismes et les images toutes faites, ce film réussit avec bonheur à nous faire entrer en communion avec l’Autre – démontrant par là même que cet Autre a beaucoup plus de choses en commun avec l’occidental moyen que nous ne l’aurions imaginé.

Encore un pari gagné, Mr. Eastwood ! Et encore une preuve qu'un bon film de guerre ne peut être qu'anti-militariste…

Note : 14,5/20

 


 

 

Letters from Iwo Jima sur imdb

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8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 13:33

La Paz, Bolivie, Novembre 2005

Souffle devenu court les oreilles bourdonnent
Ici un sol tout plat et quasi monotone
Pas léger, regard haut, astronaute en éveil
Là-bas sur les hauts pics, que la neige est merveille!
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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 02:26

La parenthèse enchantée, ce sont les années 70 vues comme une ère nostalgique de conquête des droits de la femme, entre le conservatisme de le société française des 60 et le sida des 80. C’est aussi la chronique douce-amère du périple de cinq personnages, deux hommes et trois femmes, qui se croisent et se recroisent, se cognent et s’évitent, s’attrapent et se manquent. C’est enfin un film touchant de Michel Spinosa qui nous raconte cela.

Vincent (Vincent Elbaz) et Paul (Roschdy Zem), deux amis d’enfance, rencontrent un soir d’été Alice (Clotilde Courau) et Eve (Karine Viard). Vincent est aussi coureur que Paul introverti, Eve aussi coincée et aigrie qu’Alice est libre et fraîche. Des liaisons se font et se défont dans la tête des uns, dans les faits pour tous. Eve épouse Paul, Vincent Marie (Géraldine Mailhas), Alice reste seule, mais ces choix sont-ils les bons ? Les situations peu à peu se délitent, les masques tomberont, mais peut-être trop tard.
Tous les comédiens incarnent leurs personnages à la perfection, alternant avec subtilité moments de drôlerie, de légèreté et instants graves ou émouvants. Clotilde Courau est particulièrement attendrissante. Fragile et très forte, elle est le centre autour duquel les autres gravitent. Une danse qui nous fait osciller entre désir et détresse avec bonheur. Le dosage prend aux tripes et à la gorge tout à la fois.

Ces intrigues sentimentales se déroulent dans le contexte de l’évolution de la société française des années 70, plus spécifiquement centré sur l’évolution de la condition de la femme. Là se situe l’autre intérêt du film.
Les décors, les vêtements, les couleurs, les dialogues, les coupes de cheveux fleurent bon les élans généreux et désordonnés de ces temps-là. Entre un entretien télévisé de Pompidou et le discours de Simone Veil sur l’avortement à l’Assemblée Nationale, on passe de l’univers étriqué des faiseuses d’anges à une image de liberté un peu incertaine mais oh combien positive.
Le message est enjolivé et probablement contestable, mais convaincant. On est heureusement loin du pamphlet féministe, et les diatribes des militantes de la cause sont intéressantes non seulement par le radicalisme et l’énergie qu’elles dégagent, mais aussi dans la qualité des dialogues eux-mêmes, qui traduisent bien les visions conflictuelles à l’époque – et sans doute aussi aujourd’hui – de la société. Les aspects divers et variés de l’attitude des femmes face aux hommes sont abordés avec délicatesse et sans manichéisme dans la composition des personnages féminins, qui ont chacun une posture bien tranchée vis-à-vis des hommes. On ne retrouve hélas, seul bémol sur le sujet, pas le même équilibre chez ces derniers. La lâcheté est le trait général qui les caractérise le plus. Elle apparaît comme le responsable principal des échecs des uns et des autres. Reflet de la réalité ?

Reste que l’on rie de bon cœur devant les problèmes de tous, lâches ou pas, et que l’on sent que chacun existe et est aimé, dans l’histoire comme par le réalisateur. Une bonne recette pour un succès.
Bref, Michel Spinosa réussit là un très bon mélange de divertissement et de réflexion. A voir – ou à revoir !

Note : 15/20

 


 

 

La parenthèse enchantée sur imdb

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 23:52

300a.jpgLa bataille des Thermopyles est une de ces pages d’histoire mythique devenue référence culturelle dans les pays qui ont hérité de la civilisation hellène. Comment 300 Spartiates parvinrent, par leur exemple et au prix de leur vie, à arrêter le flot d’une des plus grandes invasions de tous les temps et à participer à la fondation d’une des premières nations européennes, est une image qui a inspiré nombre d’artistes.
Frank Miller est de ceux-ci. De son propre aveu, le film The 300 Spartans ([La Bataille des Thermopyles], sorti en 1962) a été un des déclencheurs de ses talents. Aussi, devenu un dessinateur de BD renommé, en a-t-il choisi l’histoire pour l’une de ses œuvres, 300.

Le récent film 300, co-produit et conseillé par Miller s’en fait la retranscription.
Zack Snyder, déjà remarqué pour son excellent remake Dawn of the dead ([L’armée des morts] – 2004) en est le réalisateur. Il a clairement privilégié la vision artistique au détriment de la retranscription historique.

La bande dessinée était déjà par son style graphique sombre et violente; Snyder en reprend les tons grâce aux techniques d’incrustation modernes (pratiquement tout le film a été tourné devant des écrans bleus, puis retravaillé informatiquement), colle à son découpage grâce à des ralentis proches de l’arrêt sur image qui se rapprochent de l’ouvrage original jusque dans les moments d’action les plus intenses, et reprend certaines vignettes presque à l’identique. 300c.jpgIl ajoute encore plus de démesure aux visions fantasmagoriques de Miller : les ennemis des spartiates deviennent des monstres bossus, défigurés, perfides, la voix du roi Xerxès (Rodrigo Santoro) est transformée pour être caverneuse. Bref, on se retrouve plus dans les Terres du Milieu que dans la Grèce antique. L’effet en est saisissant, les costumes sont superbes, même s’ils n’ont plus rien à voir avec les originaux , mais la surabondance d’effets spéciaux transforme une partie du film en carnaval des horreurs. On comprend les réactions indignées de certains iraniens prenant la peinture de la cour de Xerxès pour du comptant.

L’intrigue, elle aussi, suit la narration de Miller avec quelques ajouts qui l’éloignent toujours plus de la réalité. Le fil de l’histoire reste bien sûr le même, mais les raccourcis abondent. La représentation de la société spartiate est par exemple très simplifiée, même si elle rend bien compte de l’atmosphère d’eugénisme de cette cité.

300b.jpgAinsi les Ephores, conseil de sages élus contrôlant dans les faits les rois de Sparte, sont dépeints comme des lépreux corrompus physiquement et moralement… Une intrigue politico-amoureuse entre la reine Gorgo (Lena Headey, par ailleurs excellente dans le rôle) et un politicien corrompu de Sparte allonge la sauce pour rendre le tout un peu plus digeste pour un public féminin, mais elle n’a pas grand’chose de commun, et aucune influence sur la description de la bataille qui occupe le reste du film. Le pire est que le spectateur le sait très bien puisqu’il connaît d’avance l’issue du combat (c'est le problème avec les films historiques) L’équilibre entre action et sentiments qui avait fait par exemple le succès de ‘Gladiator’ est loin d’être atteint.

Difficile de ne pas avoir de lecture politique de 300. La situation internationale actuelle transforme un message qui aurait pu être interprété comme un éloge d’une certaine virilité, d'une certaine pureté en brûlot militariste appelant à la lutte contre l’invasion de civilisations ennemies. Même si les auteurs se défendent de telles intentions (on notera que la bande dessinée date de bien avant le 11 septembre), une partie de son succès outre-atlantique et en Grèce provient sans aucun doute de là. D’où aussi les critiques de néo-fascisme et de racisme faites au film. Sans aller jusque-là, certaines répliques des héros grecs sont dans le fil de ce courant. Mais la plupart sont historiques et donc justifiées. Elles correspondent à la vérité de ces temps anciens, quand se construisaient les nations, mais trouvent un écho nauséabond aujourd’hui.

Que nous restera-t-il au bout du compte ? Plus d’une heure d’une bataille sanglante entre guerriers super humains et monstres de foire, entrecoupée de scènes plus ou moins ennuyeuses. Le tout baigne somptueusement dans des tons brun, rouge et or et est illustré de magnifiques images, mais l'ennui gagne. Un parfum politique douteux émane du tout.

Leonidas méritait mieux.

Note : 08/20

 

 

Autres films de Zack Snyder chroniqués dans ce blog:

Sucker Punch (2011) 

300  (2007)

 

300 sur imdb

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