2011
Red Riding Hood [Le chaperon
rouge]
Rise of the Planet of the Apes
[La planète des singes: les origines]
Jodaeiye Nader az Simin [Une séparation]
X-Men: First Class [X-Men: Le commencement]
The Eagle [L'aigle de la neuvième légion]
The Rite [Le rite]
2010
Bu-dang-geo-rae [The Unjust]
Due Date [Date limite]
127 hours [127 heures]
The Sorcerer's Apprentice [L'apprenti
sorcier]
The King's Speech [Le discours d'un roi]
Akmareul boatda [I saw the Devil]
2009
Amintiri din epoca de aur [Contes de l'âge
d'or]
State of Play [Jeux de pouvoir]
The Last Station [Tolstoï, le dernier automne]
Cold Souls [Âmes en stock]
The Men Who Stared at Goats [Les Chèvres du
Pentagone]
Bakjwi [Thirst, Ceci est mon sang]
The Road [La Route]
2008
Li Mi de caixiang [The Equation of Love and
Death]
Max Manus [Opération sabotage]
Kataude mashin gâru [The Machine Girl]
Die Welle [La vague]
2007
Se, jie [Lust, Caution]
Ryû ga gotoku: gekijô-ban [Yakuza: Like a Dragon]
Ji jie hao [Héros de
guerre/ Assembly]
Before the Devil Knows You're Dead
[7h58 ce samedi-là]
Kuro-obi [Black Belt]
Irina Palm
Sunshine
Le Prix à
Payer
Anna M.
300
2006
Omaret yacobean [L'immeuble
Yacoubian]
46-okunen no koi [4.6 Billion Year Love/ Big Bang
Love Juvenile A]
Jesus Camp
Letters from Iwo Jima
Ne le dis à personne
The Departed [Les infiltrés]
Little Miss Sunshine
The Good German
Apocalypto
La Vie des Autres
The Last King of Scotland
Thank you for smoking
2005
Danny the Dog / Unleashed
Chinjeolhan geumjassi [Lady Vengeance]
Down the Valley
2004
Rabudo gan [Loved Gun]
Git [Feathers in the Wind]
Chi to hone [Blood and bones]
Samaria [Samaritan Girl]
Baramui Fighter [Fighter in the Wind]
Kung Fu [Crazy Kung Fu]
Dawn of the Dead [L'Armée des Morts]
Napoleon Dynamite
2003
Salinui chueok [Memories of Murder]
Akarui Mirai [Jellyfish/ Bright Future]
2002
Boksuneun naui geot [Sympathy for Mr.
Vengeance]
Tasogare Seibei [Le Samouraï du
crépuscule]
Punch-Drunk Love
2001
Jopog manura [Ma femme est un
gangster]
Das Experiment [L'expérience]
Aoi haru [Blue spring]
2000
Gongdong gyeongbi guyeok JSA
[Joint Security Area]
Hyôryû-gai [La cité des âmes perdues]
La Parenthèse Enchantée
1999
Am zin [Running Out of Time]
1997
Unagi [L'anguille]
1996
Gokudô sengokushi: Fudô [Graine de Yakuza]
1995
Welcome to the Dollhouse [Bienvenue à l'Age Ingrat]
1990
A Fei jingjyuhn [Nos années sauvages/ Days of Being
Wild]
1989
NL's Xmas vacations
1988
The Cowboy and the Frenchman [Les
Français vus par David Lynch]
1981
Stripes [Les bleus]
1980
Caddyshack
1979
Kukushû suru wa ware ni ari [La Vengeance m'appartient]
1978
The Boys from Brazil [Ces garçons qui venaient du Brésil]
1977
1975
Zerkalo [Le miroir]
Love and Death [Guerre et amour]
1972
Vampire Circus [Le cirque des vampires]
1970
1969
Yuke yuke nidome no shojo [Go, Go Second Time Virgin / Vierge violée cherche étudiant révolté]
1968
1967
Two for the Road [Voyage à deux]
1966
Hakuchû no tôrima [L'obsédé en plein jour/ Violence at High Noon]
Taiji ga mitsuryô suru toki [Quand l'embryon part braconner]
1965
1964
Fail Safe [Point Limite]
1962
1960
Junfrukällan [La source/ The Virgin Spring]
1959
The Mouse that Roared [La Souris qui rugissait]
1958
Touch of Evil [La soif du mal]
1957
1956
1955
Shin heike monogatari [Le héros sacrilège/ Tales of
the Taira Clan]
1950
Los olvidados [Pitié pour eux]
1926
The Scarlet Letter [La lettre écarlate]
Télévision
Wire in the Blood 1-3 [La fureur dans le
sang]
Meurtres de la Princesse Juive : un titre bien provocateur. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Surgissent peut-être, pêle-mêle, images de couteau, de sang, de couronne, de Salomé dansant pour avoir la tête de l’infortuné Jean-Baptiste…
En fait, une Princesse Juive, c’est aussi une JAP, acronyme pour Jewish American Princess, un stéréotype US datant des années 60-70 dont les valeurs morales essentielles reposent dans le shopping, la manucure, la chirurgie esthétique, et éventuellement la psychanalyse.
Cet enfant gâté de la société de consommation, ancêtre de Paris Hilton, est une des nombreuses clés de la vision d’Armando Llamas sur les années 80, développée dans sa pièce très riche jouée en ce moment au Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie.
Les destins d’une foultitude de personnages (35 au total, chacun remarquablement doté d’un caractère propre et marquant) s’y croisent et s’y décroisent au gré des errances de tous, çà et là, sur une planète - terrain de jeu, du terminal international d’Abu Dhabi à un petit troquet du dixième arrondissement, en passant par le Pakistan, Budapest et Hiroshima.
Chacun, à l’instar de ces princesses juives, incarne un stéréotype qui, mis en présence de l’Autre par la grâce des voyages intercontinentaux qui se généralisent, va tenter d’entrer en rapport avec Lui, pour le plus souvent aboutir à un lamentable naufrage personnel. Viendra alors l’inévitable, fuite exclue : le rapport tant désiré de fraternité devient conflit, l’échange tourne au contrôle, et il ne s’agit plus alors pour ces infortunés que de choisir leur camp : souffrir ou faire souffrir, tuer ou être tué. Et de tenter pour trouver son bonheur d’en prendre son parti, masochiste ou sadique selon qu’on s’est retrouvé proie ou prédateur.
Tous, personnages et spectateurs, pourront utiliser leur propre grille d’analyse sur chaque situation. Des schémas émergent bien de l’affrontement général, mais à première vue, dans la mêlée, bien malin ou chanceux celui qui pourra en tirer une leçon de conduite et s’en tirer à bon compte. Des princesses de toutes religions – divines comme commerciales – élevées dans un féminisme des années 70 castrateur se répandent sur la planète et y déversent leur égoïsme, des american psychos – suisses pour l’occasion – bien propres sur eux dépècent des routards en quête d’expérience, des maris musulmans battent leur épouse hindoue, des femmes françaises exhalent la haine et la rancœur au fond de leur banlieue… La fraternité ne semble pouvoir provenir que de contacts où l’on se côtoie sans se voir et se croise sans se toucher.
Et pourtant, les moments de communion, produits par l’inattendu, et souvent éphémères, sont là en contrepoint pour illuminer l’ensemble et lui donner toute sa valeur.
Quatorze tableaux, des scènes en anglais, mais aussi en ourdou, hongrois, serbo-croate, une dizaine de lieux, plus de deux heures de pièce… Comme on peut l’imaginer, un monde si foisonnant et si complexe présente une multitude de défis à la mise en scène. Philippe Adrien, Guillaume Marquet et Alix Poisson les relèvent brillamment.
Grâce à l’alternance de techniques toutes maîtrisées : danse, percussions (qui rythment impeccablement la plupart des tableaux et transitions), chant, vidéo, à des décors un peu criards mais efficaces et représentatifs de ces années-là, et surtout à l’énergie d’une troupe qui transmet sa joie d’être sur scène et sublime le tout, le spectateur goûte avec plaisir à la plupart des saynètes.
On se souviendra avec bonheur par exemple de la béatitude imbécile du travailleur humanitaire au Pakistan, des états d’âme de la femme de Marne-La-Vallée, de l’explosion subite et contagieuse d’amour dans le bistro parisien, ou de la scène de ménage à Hiroshima… Tous ou presque seront crédibles jusque dans leurs excès.
Les émotions variées et contradictoires se succèdent ainsi jusqu’au final. Rire, émotion, poésie, angoisse, amour, nostalgie habillent heureusement la salle à l’unisson. Nous en sortirons avec la joie d’avoir voyagé dans tant d’endroits différents, et rencontré tant de personnages colorés : gentils ou méchants, beaux ou laids, mais qui ne laissent pas indifférent !
‘Meurtres de la Princesse Juive’, de Armando Llamas, mise en scène Philippe Adrien en collaboration avec Guillaume Marquet et Alix Poisson, avec Naidra Ayadi, Jean-Pierre Becker, Dominik Bernard, Elise Bertero, Sarajeanne Drillaud, Nathan Gabily, Benjamin Guillard, Audrey Lamy, Matthieu Marie, Guillaume Marquet, Solveig Maupu, Alix Poisson, Alexandrine Serre, jusqu’au 8 avril 2007 au théâtre de la Tempête (Cartoucherie de Vincennes)Deux monuments sont unis en ce moment pour une affiche alléchante au Théâtre de Paris : Harold Pinter et Robert Hirsch, dans une formidable pièce, Le Gardien.
Trois personnages déséquilibrés y établissent des rapports incertains où se mêlent compassion et jalousie, amour et haine de l’autre.
Le fond de l’affaire : un SDF maniéré (Robert Hirsch) , tour à tour veule et pathétique, est recueilli par un solitaire à l’équilibre mental incertain (Samuel Labarthe), dans une maison dont le jeune frère (Cyrille Thouvenin) est apparemment le propriétaire. Le SDF se retrouve arbitre entre les deux frères, puis éventuellement gardien de la maison, ce qui finit par lui tourner la tête…
Les difficultés de la vie en marge et de la réinsertion apparaissent sans fard au travers des caractères de chacun. Les rapports entre personnages, comme dans toutes les pièces de Pinter, créent l’intérêt de la pièce. Les malentendus restent à la surface, le malaise se forme peu à peu, et le drame éclate dans une explosion assourdie d’incertitudes.
Tous passeront du statut de victime à bourreau et inversement dans une continuité déconcertante.
Visiblement, le parti pris du metteur en scène (Didier Long) est de prendre Robert Hirsch comme centre de l’histoire, celui par qui tout arrive, et même peut-être celui par qui le spectateur voit la situation.
On voit d’ailleurs mal comment les choses auraient pu tourner autrement, étant donné le talent de l’acteur. Celui-ci virevolte, se plaint, cabotine, passe par tant et tant d’états qu’il occupe le terrain en permanence. Même lors des monologues de ses comparses, on se prend à tenter de scruter ses réactions (la mise en scène le place d’ailleurs pendant un monologue de Labarthe dans l’obscurité, sans nul doute pour forcer l’attention sur le récitant)
Difficile donc de rivaliser avec un tel numéro. Samuel Labarthe réussit à façonner une pâte inquiétante et émouvante, mais Cyrille Thouvenin est complètement perdu : ses répliques tombent à plat, on ne comprend pas où il veut en venir (veut-il d’ailleurs quelque chose ?), ses accès de colère tombent à plat. Dommage !
Une représentation passionnante donc par la qualité du texte et la performance de Robert Hirsch, placées à une hauteur qui met malheureusement en évidence les défauts du reste…
Le Gardien, de Harold Pinter, mise en scène Didier Long, au Théâtre de Paris jusqu’au 25 février 2007